Une chose que tu ignores sur ton anxiété

Crises d’angoisse

Temps de lecture : 8 min.

Tu connais peut-être cette sensation d’extrême inquiétude, quand tu te trouves dans une situation précise et redoutée. Cette sensation dont tu ne comprends pas toujours l’origine et qui t’empêche de faire certaines activités ou de te rendre dans tel endroit. C’est ce qu’on appelle l’anxiété, et elle se traduit par de l’angoisse c’est-à-dire que tu es dans l’attente d’un danger et la préparation à ce danger. 

Je vais te dire deux choses ; 

  • Tu renforces cette anxiété sans le savoir, 
  • Et c’est une bonne nouvelle ! 

Et oui, tu as bien lu. Faire des erreurs sans le savoir signifie que tu as devant toi une marge de transformation et de changement insoupçonnée. Pour cela, il est important d’apprendre comment fonctionne ton anxiété. Comment un médecin saurait quel médicament te prescrire contre la grippe, s’il ne comprenait pas comment le virus agit dans ton corps ?

Nous allons parler aujourd’hui de cette préparation au danger avec les comportements de sécurité. En quoi ils t’empêchent d’être serein(e), de réaliser tes objectifs ? Et parce qu’une histoire vaut mieux que d’énormes pavés, je vais te conter celle de l’homme qui tapait dans ses mains. Tu trouveras en fin d’article des exercices à réaliser pour avancer sur le chemin de la guérison. 

Crises d’angoisse

1) Tu es déjà en sécurité

Le tigre, le danger

Je vais te raconter une histoire imagée et très parlante que j’ai entendue il y a peu et qui décrit bien les comportements de sécurité, c’est-à-dire la ou les stratégies que tu as mises en place et qui te permettent de diminuer ton stress face à une situation anxiogène. 

Un homme, que l’on appellera John, descend tous les jours sa rue en tapant régulièrement dans ses mains. Un jour, un passant lui demande ;

  • « Mr, je vous croise tous les jours et je vous vois taper des mains, pourquoi faites vous cela ? »
  • Le premier lui répond d’un air certain : « Eh bien je fais ça pour éloigner les tigres ».
  • « Mais nous sommes en centre-ville, il n’y a pas de tigres ici ».
  • « Et ben vous voyez, ça marche ! » et continue son chemin en tapant dans ses mains.
Diminuer l'anxiété

Cette situation peut paraître loufoque mais elle vaut la peine d’y réfléchir plus attentivement. Le comportement de sécurité de John est de taper ses mains. Tu comprends bien que le problème est qu’il attribue sa sécurité au simple fait faire cette action ; il ignore que sans cela, il est déjà en sécurité.

Crises d’angoisse

Diminuer l'anxiété

Le piège du comportement de sécurité

Imaginons, par exemple qu’a force claquer des mains en marchant, il finisse par tomber et se retrouve les deux poignets dans le plâtre. D’après toi, que va-t’il ressentir au moment de ressortir dans la rue ? Dans l’incapacité d’effectuer selon lui LE geste qui va le maintenir en sécurité, John va ressentir de la terreur. Rappelons-nous que selon lui sa sécurité dépend entièrement du fait de pouvoir claquer dans ses mains, sans cela le tigre apparaitrai et il serai en danger de mort.

John à deux choix ;

  • Ne pas sortir de chez lui ; cela paraît compliqué car il a des obligations, et puis il faudra bien qu’un jour il aille retirer son plâtre…
  • Se saisir d’un immense courage et sortir dans la rue sans taper dans ses mains.

Crises d’angoisse

En choisissant cette seconde option, John s’expose à ce qui l’effraie et observe finalement qu’aucun tigre n’apparaît dans la rue. Il n’aura plus besoin de ce comportement de sécurité, ce fut une illusion.

Tu ne pourras jamais découvrir qu’il n’y a pas de tigres dans la rue tant que tu continueras à utiliser ces comportements et à ignorer que tu es déjà en sécurité.

 

 

Cette histoire est parlante mais il est essentiel de saisir que l’exposition aux objets d’angoisse réveille évidemment des émotions intenses. Il est important de se faire accompagner par un professionnel spécialisé dans les troubles anxieux afin de se sentir accompagné, soutenu, et faire le point sur ces ressentis. Comme on dit ; « seul, on va plus vite, à deux on va plus loin ». La psychothérapie t’aide à avancer à ton rythme et en fonction de tes besoins personnels.

Crises d’angoisse

2) C’est à toi de jouer, apprend à connaitre ton anxiété !

3 questions pour te connaître. Prends le temps d’y répondre, installe-toi confortablement pour mieux te laisser aller à la réflexion. Sert toi une boisson que tu adores en ce moment et attrape un stylo ainsi que de quoi noter. Prévois d’avoir du temps pour toi après, de ne pas être pressé(e). Tout au long de l’exercice, tente de respirer profondément et lentement, de laisser tes réponses s’assoir et se poser calmement dans ton être.

Relis le dialogue entre John et le passant. 

 

C’est parti !

1) Selon toi, de quoi dépend ta sécurité ? Quel est ton ou tes comportements de sécurité ? Y a-t-il un objet sans lequel tu penses ne pas pouvoir sortir de chez toi par exemple ? 

Pour t’aider, voici une liste non exhaustive d’exemples : 

  • Chercher la sortie dès que tu entres quelque part,
  • Eviter certains endroits anxiogènes (transports en communs, ascenseurs, endroits très fréquentés…)
  • Choisir les sièges en bout de rangées,
  • Ne jamais sortir sans anxiolytique (ou autres médicaments),
  • Eviter d’être seul(e),
  • Eviter de conduire à certaines heures,
  • Se laver les mains un nombre incalculable de fois dans la journée par peur d’attraper des germes dangereux, 

2) Choisis un comportement ou objet sur lequel au aimerais travailler, dont tu aimerais réussir à te distancer ?

3) De quoi serais tu libéré(e) si tu n’adoptais plus ce comportement ? 

Exemple ; rêver de partir seul(e) un week-end dans une autre région mais être terrifié(e) à l’idée de voyager seul jusque là-bas. 

Prends le temps d’assimiler les pensées qui surviennent suite à ces questions, laissent les venir et repartir. Il se peut que tu prennes tout juste conscience de tes comportements de sécurité, ils font partie de ton quotidien et découlent de ton histoire, la grande majorité des gens en ont. Autorise-toi à te déculpabiliser vis-à-vis de ces comportements. Je tiens à te dire que si tu es rendu à ce niveau de lecture de l’article, je te félicite car tu es déjà en train de faire opérer une prise de conscience, un changement. 

A retenir

Les comportements de sécurité peuvent être difficiles à repérer et à transformer car ils sont parfois présents depuis longtemps. Et si tu les utilises, c’est pour une bonne raison initialement ; te protéger, et c’est OK. Ça ne fait pas de toi un mauvais être humain. Il faut donc du temps, de l’envie et un bon accompagnement pour comprendre ton anxiété, sortir de ces illusions et vivre pleinement.

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